"AIR FRANCE A éTé EN DESSOUS DE TOUT": LA COLèRE DES PASSAGERS DU VOL BLOQUé à BAKOU PENDANT PLUS DE 24 HEURES

La colère est loin d'être retombée. Si les 280 passagers du vol Air France AF291 entre Osaka, au Japon, et Paris sont finalement arrivés en France dans la nuit de jeudi à vendredi, le ressentiment contre la compagnie aérienne est immense après plus de 24 heures de galère.

Rappel des faits. Mercredi 24 avril, suite à l'apparition d'une "odeur de chaud" dans la cabine du Boeing 777-200ER, l'équipage a décidé de dérouter l'avion et de le faire atterrir en urgence à l'aéroport de Bakou, en Azerbaïdjan, selon les procédures en vigueur.

Problème, les autorités du pays exigent un visa pour débarquer. Les passagers se sont donc retrouvés bloqués en zone de transit et ont dû dormir sur place, seuls, parfois à même le sol, et avec très peu de possibilités pour se restaurer.

Un Boeing 777-200 de secours a été affrété par Air France et est arrivé jeudi matin à Bakou. Mais pour des questions de temps de repos de l'équipage, il n'est reparti que vers 22h. De quoi encore rallonger l'attente angoissante des passagers qui accusent Air France de les avoir abandonnés sans informations, sans soutien.

"Situation anxiogène"

"Air France a été en dessous de tout", déclare à BFM Business Carole-Olivia Montenot, avocate mandatée par certains passagers pendant leur galère à Bakou. "Les passagers débarqués (n'ont pu) ni boire, ni manger, ni prendre une chambre d’hôtel. Le personnel de l’avion ne viendra jamais à leur contact alors que deux équipages étaient présents (celui du premier avion et celui de l'avion se secours, NDLR)."

"On envisage une procédure car cette situation est exceptionnelle et les passagers ne se contenteront pas des 600 euros légaux d'indemnisation. Il va falloir évaluer le préjudice de chacun", ajoute-t-elle.

"Ils ont été laissés dans une situation anxiogène, à l'abandon, une femme n'avait pas de lait pour son enfant par exemple. C'est le personnel de l'aéroport qui les a aidés et les passagers ont fait preuve la solidarité pour s'entraider."

Contacté par BFM Business, Air France "regrette cette situation extraordinaire et compliquée, résultat d'une situation d'urgence". La compagnie confirme qu'il n'y avait pas de personnel sur place pour accompagner les passagers.

"Bakou n'est pas une escale desservie par Air France ou KLM, nous n'avons donc pas de personnel sur place, on a communiqué par SMS avec les passagers", explique un porte-parole de la compagnie. Seulement deux SMS auraient été envoyés selon l'avocate des passagers.

Air France va contacter chaque passager

Pourquoi ne pas avoir envoyé un ou plusieurs membres des deux équipages sur place à la rencontre des passagers pour les rassurer?

"L'objectif était de faire décoller l'avion de secours au plus vite. Mais il y a des règles de repos de l'équipage, envoyer l'équipage auprès des passagers aurait retardé d'autant le décollage de l'appareil", se justifie la compagnie.

Le premier équipage aurait, lui, été bloqué à l'intérieur du premier avion par les autorités du pays, une information qui n'a pas été confirmée par Air France.

La compagnie assure avoir pris en charge les passagers à leur arrivée à Paris cette nuit avec des interprètes, la moitié d'entre eux étant japonais. "Des solutions d'hébergement ont été proposées à ceux qui étaient en correspondance", ajoute le porte-parole.

Air France va dès aujourd'hui appeler "proactivement" chaque passager afin de cerner leurs demandes et leurs besoins. "Pour le moment, on ne peut pas dire ce qu'il leur sera proposé", souligne le porte-parole. Il y a fort à parier qu'ils ne se contenteront pas d'une simple couverture des coûts engendrés.

2024-04-26T10:17:00Z dg43tfdfdgfd