PAS DE VACANCES, PAS DE TRAINS... EN CHINE, LES MAUVAIS PAYEURS SONT PUNIS COMME DES DéLINQUANTS

Le gouvernement chinois a pris une série de mesures très coercitives à l'encontre de millions de citoyens débiteurs. En forte augmentation ces dernières années, ces personnes ciblées figurent même sur une liste noire de délinquants.

Ce ne sont pas des châtiments corporels, mais les effets des sanctions réduisent considérablement leur liberté. En Chine, les débiteurs sont dans le viseur du gouvernement depuis plusieurs années.

Confrontée à une nette augmentation de la dette souveraine, la première puissance économique asiatique a choisi de faire porter la responsabilité sur ses citoyens dont les capacités de recouvrement s'avèrent épuisées, comme l'a rapporté le quotidien américain The Wall Street Journal (WSJ) mercredi 17 avril.

Symbole de cette répression accrue contre les insolvables, l'existence d'une liste noire de délinquants incapables de recouvrir leurs dettes. Depuis 2019, le nombre de ces récalcitrants a augmenté de moitié pour s'établir à 8,3 millions d'individus.

Ces derniers sont privés de nombreux droits, parmi lesquels l'accès aux trains à grande vitesse et à certains hôtels. L'État peut également prélever les revenus tirés du travail.

Accès réduit aux emplois publics

Les délinquants ne peuvent prétendre à certains postes dans la fonction publique. Une restriction lourde de sens dans un pays où les fonctionnaires représentent la moitié des travailleurs. Et gare à ceux qui ne respecteraient pas ces interdictions.

Les autorités veillent au grain et peuvent les interpeller. Il suffit de ne pas pouvoir exécuter les demandes de recouvrement pour être placé dans la catégorie des délinquants. Une situation qui s'écarte du système américain, qui autorise les ménages à faire faillite pour effacer leur solde, comme le rappelle le WSJ. Pourtant, la structure de la dette privée chinoise s'est considérablement étiolée. En cause, des indicateurs macroéconomiques en berne.

Le modèle de la croissance chinoise, fondé sur une forte croissance alimentée par les investissements publics, pâtit de la crise immobilière. Les individus ne se précipitent pas à la porte des postulants à un nouvel appartement.

Réticence à consommer

La déflation risque de s'inscrire dans la durée. Désireux de relancer la deuxième puissance économique mondiale, le gouvernement enjoint ses citoyens à consommer. Mais le fardeau de la dette engendre de la frilosité.

Ces dernières années, les affaires de plusieurs géants occidentaux, comme Apple ou General Motors, se sont effondrées sous l'effet de la pression financière exercée sur les ménages chinois. Nonobstant cet endettement massif, une crise financière paraît difficilement possible. Contrairement aux banques américaines, leurs homologues chinoises restent contrôlées par l'État. Le gouvernement a la capacité d'injecter des capitaux en cas d'ébranlement.

2024-04-24T10:12:20Z dg43tfdfdgfd