OBJECTIF CO2 2025 : LE CULOT DE CARLOS TAVARES

En 2025, les constructeurs automobiles vont devoir affronter de nouvelles normes drastiques quant aux émissions de CO2 en Union européenne. Or, ces dernières les effraient. À tel point qu'ils demandent à l'UE de les décaler. Mais un grand groupe automobile va à rebours de ce discours.

Il s'agit de Stellantis. Le groupe automobile s'oppose vertement à la demande des constructeurs de changer les règles en matières d'émissions de CO2 en UE. Ces derniers voudraient reporter de 2025 à 2027 le durcissement de la norme dite CAFE (Corporate Average Fuel Economy), selon une note informelle, non signée, qui émanerait de Luca de Meo, patron de Renault et de l'ACEA (lobby de l'automobile auprès de l'UE), selon Le Monde.

Or, "du point de vue de la concurrence, si chère à l'Union européenne, il serait surréaliste de changer maintenant les règles" européennes à ce sujet, lâchait, dimanche, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, dans un entretien à l'AFP.

"Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", déclarait-il encore au concours d'élégance de Chantilly (Oise) ce week-end, événement lors duquel il faisait partie du jury. 

Carlos Tavares historiquement contre les règles trop contraignantes

Des propos étonnants quand l'on sait que Carlos Tavares s'opposait, historiquement, à l'électrification forcée et aux règles trop contraignantes pour l'industrie automobile quant à la pollution.

"Maintenant on a les bagnoles, on s'est organisé pour faire les ventes nécessaires, on souffle dans le cou de Tesla, continuait-il. Et on nous dit qu'il va y avoir des catastrophes. Mais il fallait y penser avant, non ?" Et Tavares de vouloir conserver ces règles, qui effraient pourtant de nombreux constructeurs.

Les constructeurs contre une norme drastique

Car les firmes craignent de ne pas pouvoir respecter la nouvelle norme liée aux émissions de CO2 arrivant dès 2025. Ils veulent utiliser "l'article 122.1 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE)" selon la note. "Une sorte de '49.3 européen', qui permettrait de différer dans l'urgence (jusqu'en 2027, Ndlr) l'application d'une réglementation, en court-circuitant le Parlement de Strasbourg."

Autrement, les membres de l'ACEA (dont Stellantis ne fait plus partie depuis 2022) envisagent trois options, pour éviter des amendes colossales, de l'ordre de "13 millards d'euros pour les voitures particulière et de 3 milliards pour les utilitaires".

Les firmes pourraient décider de réduire drastiquement la production (de deux millions de voitures et 700 000 camionnettes), avec des pertes d'emplois en conséquence.

Elles pourraient aussi s'entendre avec des constructeurs américains ou chinois" afin de leur "racheter des crédits-carbone", ce que Stellantis s'interdit notamment d'un point de vue éthique. Enfin, les constructeurs demandent aux Etats d'augmenter "les subventions à l'achat de véhicules électriques". Sauf qu'actuellement, "ils font l'inverse".

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