Il ne fait pas toujours bon être proche de Jupiter? Les soutiens du président de la République ont rarement autant pâti de l'impopularité d'Emmanuel Macron. Dans notre baromètre Cluster17-Le Point, les cotes de popularité d'Édouard Philippe et de Bruno Le Maire, deux figures fortes de la macronie, s'érodent (? 3 points), notamment auprès des électeurs de droite et du centre. L'explosion de la dette et la poursuite en sous-main de la politique du carnet de chèques avant les Jeux olympiques ne sont sans doute pas étrangères à ce désamour. La campagne des européennes n'a pas encore commencé, mais l'accident électoral guette la macronie.
Les anciens électeurs d'Emmanuel Macron sont de plus en plus nombreux à trouver des qualités à Raphaël Glucksmann (+ 8) et à François-Xavier Bellamy (+ 5), dont la liste LR semble reprendre quelques couleurs.
Pas de quoi faire vaciller Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui figurent toujours en tête des personnalités préférées des Français. « Les deux dirigeants du RN sont en train de capter toutes les sensibilités de la droite, de la droite modérée à la droite radicale », analyse Jean-Yves Dormagen, politologue et fondateur de l'institut Cluster17.
Si la dédiabolisation du RN semble porter ses fruits, l'entreprise de radicalisation déployée par Jean-Luc Mélenchon ne lui réussit pas, en tout cas sur le plan de la popularité? L'Insoumis, qui a décidé de placer Gaza au c?ur de l'Europe, voit son soutien s'effondrer auprès des électeurs de gauche et de gauche modérée. « Le fait de cliver et de polariser en permanence garantit un petit socle électoral, mais dans l'opinion, ça fait des dégâts », relève le sondeur.