EST-IL VRAI QUE LES ETATS-UNIS VIENNENT DE LEVER LES SANCTIONS SUR LES BANQUES RUSSES DANS LE DOMAINE DE L’éNERGIE ?

Plusieurs posts publiés cette semaine sur les réseaux sociaux affirment, en s’en étonnant, que les Etats-Unis viennent de lever les sanctions sur les banques russes dans le domaine de l’énergie jusqu’à novembre 2024. Le sujet a notamment été évoqué au micro d’André Bercoff sur Sud Radio jeudi 2 mai par Fabien Bouglé, présenté comme un expert en politique énergétique.

Cette affirmation est en réalité inexacte, puisque ces sanctions relatives au domaine de l’énergie font l’objet d’une dérogation temporaire – plusieurs fois renouvelée – depuis le début de la guerre russo-ukrainienne. Les Etats-Unis ne viennent donc pas de lever les sanctions, mais se sont contentés de prolonger la dérogation en vigueur depuis plus de deux ans.

Fin février 2022, l’Office of Foreign Assets Control (Office étasunien de contrôle des avoirs étrangers, Ofac) a en effet restreint l’accès de la Russie aux marchés financiers mondiaux, au travers de sanctions visant plusieurs institutions (Banque centrale russe, Fonds national russe, ministère des finances, etc.). Une décision qui prolonge des dispositions déjà prises mi-avril 2021 par le décret n°14024 contre la Russie.

Une directive renouvelée cinq fois

La nouvelle directive de février 2022 interdisait notamment aux ressortissants américains toute transaction avec ces entités financières. Quelques dérogations étaient toutefois prévues dans une autre directive, numérotée 8A, concernant notamment le domaine de l’énergie. La dérogation a depuis été renouvelée cinq fois – en avril, en juin et en décembre 2022, puis en octobre 2023, et donc le 29 avril 2024. Le département du Trésor déclare que ces exemptions ont été décidées afin de «tenir compte des défis que les prix élevés de l’énergie posent aux citoyens moyens» aux Etats-Unis.

A noter que l’intervenant de l’émission de Sud Radio qui avait présenté l’ordonnance étasunienne comme une nouveauté a depuis corrigé l’information au travers d’un message sur son compte X (ex-Twitter).

L’erreur d’interprétation pourrait trouver son origine dans le tweet (depuis supprimé) d’une journaliste de Bloomberg, qui a publié un second message de «clarification» dans lequel la notion de «renouvellement» est précisée.

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