DE DISCRETS SOUS-MARINS RUSSES MENACENT-ILS DE DE SABOTER LES CâBLES QUI PERMETTENT L’ACCèS à INTERNET EN EUROPE?

Depuis quelques jours, une unité spéciale russe patrouille en haute mer. Selon les informations occidentales, elle aurait pour but de saboter les câbles sous-marins qui fournissent Internet à l’Occident. Une menace qui n’est pas nouvelle mais qui semble se préciser.

Moscou a choisi de se positionner sur tous les fronts. Alors que sa guerre contre l’Ukraine dure depuis plus de deux ans et demi, la Russie pourrait également mener des actions offensives contre les alliés de Kiev, notamment les membres de l’OTAN.

L’un des points d’attaque envisagés par la Russie se trouverait sous la mer. Selon Business Insider, Moscou menacerait de saboter les câbles sous-marins qui permettent à l’Ouest d’accéder à Internet. Des actions qui pourraient avoir des conséquences tant sur les communications militaires que sur l’utilisation d’Internet en Europe et aux États-Unis.

Des patrouilles suspectes près des côtes norvégiennes

La menace sur les câbles sous-marins n’est pas nouvelle. Elle semble toutefois avoir pris de l’ampleur. Le 6 septembre, CNN révélait qu’une unité secrète russe, appelée General Staff Main Directorate for Deep Sea Research et connue sous le nom de GUGI dans son acronyme russe, était désormais dédiée à l’espionnage et au sabotage potentiel des câbles. Elle patrouillerait près des côtes norvégiennes.

"La Russie continue de développer ses capacités navales pour du sabotage sous-marin, surtout via GUGI, une unité spéciale qui utilise des navires, des sous-marins et des drones", explique un porte-parole de l’armée américaine à CNN.

Pour les Russes, le sabotage des câbles équivaut à une vengeance

Les câbles sous-marins, utilisés pour la première fois pendant la Première Guerre mondiale pour l’envoi de télégrammes, sont posés dans les fonds marins, sans réelle protection contre les détériorations volontaires. Les autorités russes en ont conscience. En juin dernier, Dmitri Medvedev, ex-président de la Russie et actuel chef du conseil de sécurité du pays, expliquait déjà que Moscou n’avait "plus aucune raison, même morale, de ne pas détruire les câbles sous-marins de communications de [leurs] ennemis", rapportait Reuters.

Pour se justifier, les Russes dénoncent le rôle des Occidentaux dans la destruction des gazoducs Nord Stream, en septembre 2022. Selon une enquête menée par le Wall Street Journal et parue en août 2024, ce sabotage et les fuites de gaz occasionnées auraient été coordonnés par l’Ukraine, avec l’aval de Volodymyr Zelensky – qui réfute. Cette action a eu des effets directs sur les prix du gaz. En Europe, ils avaient alors bondi de 12%.

Un champ d’action limité pour l’Ouest

En août dernier, le Center for Strategic and International Studies, un cercle de pensée américain, avait conseillé aux membres de l’OTAN de travailler à renforcer la protection autour de ces infrastructures sous-marines névralgiques. "Sans efforts internationaux coordonnés pour les protéger, les risques de disruption, d’espionnage et d’instabilité économiques continueront de s’intensifier", estiment les experts.

Si les patrouilles de l’OTAN se sont intensifiées dans les zones où courent les câbles, peu d’actions concrètes peuvent être prises. La Russie n’est pas officiellement en guerre contre les membres de l’Alliance atlantique. L’OTAN ne peut donc pas contrer les actions du GUGI avant qu’elles n’aient lieu.

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