POLéMIQUE à LIMOGES : L’éTUDIANT CONDAMNé POUR AGRESSIONS SEXUELLES RéINTèGRE LE CHU

L’interne au CHU de Limoges qui avait été suspendu à titre provisoire de son stage fin mars 2024 après avoir été condamné pour agressions sexuelles, a finalement été réintégré, mardi 16 avril, sur décision du tribunal administratif de Limoges. Une décision justifiée selon son avocat, mais dénoncée par des étudiants, qui ont monté un collectif.

Une décision qui choque, en plein #MeTooHôpital. Un interne de 26 ans au CHU de Limoges (Haute-Vienne) avait été suspendu à titre provisoire de l’hôpital après avoir été condamné le mardi 19 mars 2024 à cinq ans de prison avec sursis pour des faits d’agressions sexuelles survenus alors qu’il était à la fac de médecine de Tours (Indre-et-Loire) entre 2017 et 2020. À l’issue d’une audience au tribunal administratif de Limoges, la justice a finalement décidé de sa réintégration lundi 15 avril, rapporte Le Populaire du Centre .

Plusieurs justifications

Dans sa décision, que le CHU a dû appliquer sous deux jours, il est notamment expliqué que « la directrice générale du CHU de Limoges ne disposait pas du pouvoir de suspension ». Depuis mardi 16 avril, l’homme a donc fait son retour au service d’oncologie de l’hôpital, où il faisait son stage. « Une décision de justice que l’on se doit de respecter », a simplement commenté le CHU de Limoges, contacté par France Bleu Limousin .

Ici, le tribunal a rappelé que l’homme a l’obligation d’exercer une activité professionnelle ou de suivre un enseignement, ou une formation professionnelle dans le cadre de son sursis probatoire. De son côté, Me Alain Jakubowicz, l’avocat du jeune homme, a justifié cette décision par une situation d’urgence, indiquant que cette suspension « l’empêche de valider sa dernière année » de médecine, et qui « est entachée d’une erreur de droit », puisque les faits pour lesquels son client a été condamné n’ont pas eu lieu dans le CHU ou la faculté de Limoges.

Une décision dénoncée par les étudiants

Néanmoins, pour les étudiants en médecine de l’université de Limoges, ce choix du tribunal administratif ne passe pas. Rassemblés en collectif sous le pseudo « Emma Auclert », ils ont dénoncé cette décision. « Ce genre de condamnation n’est pas compatible avec la profession de médecin. Nous sommes des professionnels qui peuvent demander à des patients de se déshabiller et leur dire, je vais vous palper les seins », ont-ils écrit sur Instagram, ajoute France Bleu Limousin .

Ils envisagent ainsi d’envoyer une lettre ouverte au rectorat des académies de Limoges, Bordeaux et Tours-Orléans, de même qu’au ministre de la Santé, à des députés, sénateurs, préfets ou encore à l’Ordre des médecins. En parallèle, les étudiants attendent le résultat de la procédure disciplinaire lancée par l’université de Limoges. Sur le volet judiciaire, le parquet de Tours, qui avait requis quatre ans de prison ferme, a fait appel du jugement du 19 mars.

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