"PEUT-êTRE QUE CE MARIAGE CNEWS-BFMTV A CRéé UNE CERTAINE CONFUSION" : UN AN APRèS SON LANCEMENT, "FACTUEL" S'EST DéCLARé EN CESSATION DE PAIEMENT

Dans les colonnes du "Figaro", Stéphane Simon, ancien producteur de Thierry Ardisson et co-fondateur du média en ligne parrainé par Christine Kelly et Dominique Rizet, est à la recherche d'un repreneur.

Il était sur le point de célébrer son premier anniversaire. Le média en ligne "Factuel", parrainé par Christine Kelly et Dominique Rizet, s'est déclaré en cessation de paiement, a révélé "Le Figaro" ce lundi 22 avril 2024. Stéphane Simon, son co-fondateur, espère à présent trouver un repreneur, condition sine qua non à la poursuite de l'activité du média d'investigation.

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À peine 1.000 abonnés payants

"Nous pensions avoir assez financièrement pour tenir au moins deux ans, mais ce ne sera pas le cas malheureusement... Je suis triste que ce beau projet n'ait pas fonctionné et réussi à trouver son lectorat", confie au "Figaro" Stéphane Simon, qui détient 50% du capital aux côtés de l'essayiste et banquier d'affaires Sami Biasoni. L'identité des actionnaires extérieurs, elle, a été gardée secrète.

"En cette période de crise de la presse et dans un contexte économique fragile pour les Français, il est difficile de vendre un modèle payant sur le digital (autour de 8 euros par mois) et sans publicité", analyse l'ancien producteur de Thierry Ardisson.

Depuis son lancement, le 10 mai 2023, "Factuel" n'a recruté, en effet, que 1.000 abonnés payants. Un maigre bilan si on le compare aux prévisions de Stéphane Simon, qui tablait sur 10.000 abonnés payants à la mi-2024 et 25.000 en mai 2025. Il y a déjà plusieurs mois que les journalistes de "Factuel" sentent le vent tourner. Selon "La lettre", le média en ligne a licencié pour motif économique deux journalistes, dont le fils de Dominique Rizet, en novembre 2023. À cette époque, une dizaine de départs sur la vingtaine de recrutements réalisés six mois plus tôt était déjà à déplorer. Romain Renner, le premier rédacteur en chef du titre, a, quant à lui, quitté le navire peu de temps après.

"Peut-être que ce mariage CNews-BFMTV a créé une certaine confusion"

Pour expliquer cet échec, Stéphane Simon met en cause le parti pris originel. "La ligne éditoriale de neutralité n'est pas dans l'air du temps. Le temps est à la radicalité et aux médias d'opinion, en France comme à l'étranger", analyse Stéphane Simon, pourtant rompu à la création de médias d'opinion à l'instar de "Front populaire", dirigé par le souverainiste Michel Onfray. "Nous avions choisi Christine Kelly et Dominique Rizet pour être nos parrains. Peut être que ce mariage CNews-BFMTV a crée une certaine confusion", observe-t-il.

Pourtant, selon les propos recueillis par "La lettre" en fin d'année dernière, la ligne éditoriale de neutralité aurait vite volé en éclats. "Certains d'entre eux ont en effet vite déchanté en découvrant le profil – et les propos – très droitiers de plusieurs journalistes embauchés en provenance de 'Valeurs actuelles' ou des médias d'État russes RT France ou Sputnik".

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