Le 13 novembre 2015, 90 personnes ont été tuées et plusieurs centaines ont été blessées lors de l’attaque du Bataclan. Présent ce soir-là, l’auteur et dessinateur de BD, Fred Dewilde, faisait partie des rescapés de l’attentat. Mais les traumatismes qu'il a développés à la suite de cette tragédie lui ont finalement coûté la vie. À 58 ans, Fred Dewilde a mis fin à ses jours ce dimanche 5 mai, a annoncé l’association Life of Paris. "Fred Dewilde a mis fin à ses jours ce week-end le 5 mai, terrassé par la violence de ses traumas contre lesquels il luttait sans relâche avec tant de courage, de talent et de générosité depuis ce soir funeste du 13 novembre 2015, où il disait qu'une partie de lui était morte ce soir-là", apprend-on dans un communiqué.
Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux, la famille de Fred Dewilde lui a rendu hommage. "Son immense appétit de vivre porté par l’amour qu’il donnait autant qu’il recevait, son énergie communicative, son humour décapant, ses oeuvres poignantes, ses projets plein les tiroirs ont été fauchés en une nuit par une pulsion suicidaire insurmontable, le rendant sourd à tout avenir", écrivent ses proches. "Nous, sa famille, nous sommes sous le choc et dévastés par la violence avec laquelle ce sournois poison répandu par les terroristes du 13 novembre 2015 l’a implacablement frappé après plus de 9 ans de résistance acharnée. Ils l’ont tué une seconde fois, sans plus de seconde chance de survie."
Un an après l’attentat du Bataclan, Fred Dewilde avait publié la bande dessinée Mon Bataclan, dans laquelle il racontait l’attaque telle qu’il l’avait vécue. Après La Morsure, une autre bande dessinée dans laquelle il évoquait l’importance de ne pas céder à la haine, l’auteur et dessinateur avait dévoilé Conversation avec ma mort, où il livrait ses angoisses et ses traumatismes. "Fred le survivant, Fred la victime était devenue Fred l'artiste sublimant la souffrance à hauteur d'homme, passeur de mémoire pour nous tous", écrit sa famille. "Fred continuera à nous indiquer la voie à suivre : combien l'attention à l'autre panse les plaies, combien la parole libère, combien le respect de l'autre résout les maux, combien la fraternité fait la force."