"LA DéRIVE DE NOTRE SOCIéTé": UNE SALARIéE DES TOILETTES DE LA GARE MONTPARNASSE RENVOYéE POUR 1 EURO

Accusée d'avoir pris un euro laissé par un client en guise de pourboire, une employée d'une société de sous-traitance de la SNCF en charge des toilettes de la gare Montparnasse à Paris, a été renvoyée.

Renvoyée pour un euro. Une employée de la société 2theloo, en charge des toilettes de la gare Montparnasse à Paris, a été licenciée après avoir été filmée en train de prendre un euro déposé sur son comptoir. Une pratique interdite par cette entreprise de sous-traitance.

Tout s'est passé en novembre dernier à la gare Montparnasse. En poste depuis six ans en tant que salariée responsable des sanitaires, une femme de 53 ans a été convoquée par son employeur, un sous-traitant de la SNCF, en vue d'un licenciement pour faute grave. Selon les premiers éléments, c'est un client qui lui aurait laissé une pièce sur le comptoir. Cette pièce, l'employée l'a récupérée pour elle y voyant un pourboire. Mais pour son employeur qui estime que ces 1 euros lui reviendraient, c'est du vol, affirme l'entreprise, vidéosurveillance à l'appui.

2theloo, la société néerlandaise en charge des sanitaires, se défend expliquant qu'elle ne fonctionne pas avec un système de pourboire, ceux-ci devant être versés dans la caisse alors que l'accès aux toilettes est facturé 1 euro aux usagers, souvent des voyageurs des trains de la gare Montparnasse.

"J'ai demandé pardon mais ils n'en n'ont rien eu à faire"

"J'étais choqué, j'ai demandé pardon mais ils n'en n'ont rien eu à faire. Même mes papiers pour le chômage ils ne me les ont pas envoyés", déplore l'employée au micro de BFMTV, ajoutant qu'elle n'a jamais reçu d'avertissement. "J'ai accepté ce travail pour mes enfants parce que je n'ai pas fait d'études et aujourd'hui il me vire pour un euro, c'est injuste", poursuit l'ancienne employée de la société 2theloo très remontée.

"On est en pleine dérive de notre société avec la financiarisation", déplore ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules le médecin Jérôme Marty. "C'est l'exploitation d'un certain nombre de salariés dans des systèmes où l'on se fout de leur santé, du bien-être et de la qualité de travail".

"Il n'y a pas d'avertissement, pas de blâmes, pas de papiers donnés, pas d'explications, rien", déplore-t-il sur RMC et RMC Story.

"C'est l'ubérisation des toilettes. Les dames pipi, on les a connues, elles fonctionnaient au pourboire, elles étaient relativement mal payées pour des postes où étymologiquement, elles étaient là pour nettoyer notre merde", ajoute Jérôme Marty.

La sous-traitance en question?

Pour Barbara Lefebvre, c'est la sous-traitance par la SNCF à cette entreprise néerlandaise qui interroge. Depuis 10 ans et au moins jusqu'en 2026 date de fin du contrat en cours, 2theloop gère les sanitaires d'une trentaine de gares de France pour un chiffre d'affaires annuel de près de 10 millions d'euros en employant environ 200 personnes.

"Il n'y avait que les néerlandais dans les appels d'offres? Il n'y avait pas d'entreprises françaises?", s'interroge l'enseignante des GG. "Il y a un certain nombre de marchés qui devraient être réservées à des entreprises françaises et non à ce genre d'entreprise qui ne comprend pas le code du travail français", s'offusque Barbara Lefebvre. "C'est de la maltraitance et du non-respect du droit du travail", conclut-elle, appelant à un audit de ces entreprises.

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