"JE SUIS AFFLIGéE": LA SéQUENCE DE GABRIEL ATTAL ET SES MINISTRES à L’INTERNAT DE NICE FAIT RéAGIR

Le Premier ministre Gabriel Attal, accompagné notamment par ses ministres Sabrina Agresti-Roubache, Sarah El Haïry et Eric Dupond-Moretti, a inauguré un internat éducatif ce lundi à Nice. Les échanges de ces membres du gouvernement avec quelques jeunes font réagir dans "Les Grandes Gueules".

"Ma mère m’a forcé". A Nice, ce lundi matin, quelques jeunes "primo-délinquants" ou en situation de "décrochage scolaire" ont fait leurs premiers pas dans un internat éducatif pour les vacances. Et ils ont été accueillis par le Premier ministre Gabriel Attal, avec à ses côtés Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenne et de la Ville, et Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles. Interrogés par Gabriel Attal, certains jeunes n’ont pas caché leur manque d’intérêt après avoir été envoyés dans ce centre. Une séquence de questions-réponses qui fait réagir dans Les Grandes Gueules ce mardi sur RMC et RMC Story.

"Je suis affligée, mais pas par les gamins, lance Barbara Lefebvre, professeure d'histoire-géo. J’ai eu beaucoup de gens, certains jeunes, qui m’ont dit qu’ils avaient honte de ces jeunes-là car ça donne une mauvaise image. Moi, je suis outrée par l’attitude des adultes. Mme Agresti-Roubache et M. Dupond-Moretti se bidonnent, trouvent ça tellement drôle. Le Premier ministre rigole un peu au début puis heureusement, après, il commence à comprendre que c’est n’importe quoi. Il reprend le leadership et tout d’un coup, Mme Agresti-Roubache et M. Dupond-Moretti ne rigolent plus du tout."

"Je vais être très méchante, excusez-moi, mais ça a l’air tellement marrant, exotique pour eux, ajoute l’enseignante. Ces jeunes-là, avec la façon dont ça a été filmé et dont on leur tend le micro, pour qu’ils montrent cette espèce de nonchalance, désinvolture, à la limite de l’insolence et de la vulgarité, ça fait rire les beaux costumes et les belles robes de Paris. Je suis désolé, ils donnent d’abord une mauvaise image des jeunes. Il faudrait d’abord leur expliquer que ce n’est pas comme ça qu’on se tient devant le Premier ministre."

"Ils n’ont pas parlé normalement au Premier ministre"

Pour l’entrepreneur Mehdi Ghezzar, "cette image avec les gamins en survêtement autour du Premier ministre qui dit que c’est pour le renouveau de la jeunesse française, c’est contre-productif". "Je suis effarée de l’attitude des adultes, appuie Barbara Lefebvre. On les tutoie, les gamins vouvoient… On laisse les gamins parler et il y a cette espèce de ricanement de gens qui, en réalité, ne connaissent pas ces jeunes. Ces jeunes-là, au fond d’eux, n’ont envie pas d’être dans cette image caricaturale. Ils ont peut-être envie qu’on les recadre, leurs parents aussi. Au passage, ce sera aux frais des contribuables. J’apprécie beaucoup que M. Attal, à un moment donné, ait arrêté de sourire et les ait un peu recadrés. Je pense que ce n’était pas très bon pour les caméras."

Et pour Barbara Lefebvre, il aurait fallu demander à ces jeunes de s’exprimer plus convenablement. "J’ai toujours dit à mes élèves qu’ils parlaient comme ils voulaient avec leurs copains, explique-t-elle. Mais dans ma classe, aucun élève ne me parle comme ça. On ne doit pas encourager les gamins à parler comme ça. Il y a les codes pour parler avec les copains, mais il y a les codes pour parler dans la société. Quand demain tu vas chercher un boulot, tu ne vas pas chercher un boulot avec tes copains. Quand tu parles, tu articules. Ils n’ont pas parlé normalement au Premier ministre. A l’école, on ne devrait pas le laisser parler comme ça. Quand ils le veulent, les élèves articulent très bien."

"Ça me fait de la peine pour ces jeunes et pour tous les autres aussi, conclut la prof des GG. Ce n’est pas bon, ce genre de communication. Mme Agresti-Roubache et M. Dupond-Moretti ne se rendent pas compte que par leur attitude, ils ont stigmatisé ces gamins."

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