« IL Y A UN PAQUET D’IMBéCILES » : LE PèRE DE MATISSE CIBLE DE MESSAGES HAINEUX POUR AVOIR APPELé à L’APAISEMENT

Un appel à la raison qui n’est pas entendu par tout une partie de la population. Alors que Christophe Marchais, le père du jeune Matisse, 15 ans, tué par arme blanche à Châteauroux (Indre) par un adolescent du même âge le 27 avril, appelle à l’apaisement, ce dernier a indiqué auprès de France 3 Centre-Val de Loire être la cible de messages de haine.

« Je reçois des messages privés qui disent : Votre fils s’est fait assassiner et vous demandez qu’on publie des loutres, honte à vous », déplore-t-il auprès du média du service public. « Il faudrait que je déclare la guerre à je ne sais qui, je ne sais quoi. On se rend compte qu’il y a un paquet d’imbéciles », poursuit-il.

« Des choses innommables »

Sur la page Google Maps du restaurant de Christophe Marchais, une personne a également commenté il y a quelques jours : « Très déçu de l’accueil, je n’ai pas trouvé de cuisine afghane. On m’a pourtant dit que leurs plats de 15 ans étaient une vraie tuerie. Je n’y retournerai pas, point fort pour la soupe de loutre cependant », en référence au surnom « Ma grosse loutre » donné par Matisse à sa famille. « Des choses innommables… Tout a été retiré, j’espère qu’on le retrouvera », ajoute-t-il.

Le meurtre de Matisse survient après une nouvelle vague de violences entre jeunes, comme le passage à tabac mortel à Viry-Châtillon (Essonne) de Shemseddine, 15 ans, et en pleine campagne pour les élections européennes. Dans ce contexte, la nationalité afghane des deux mis en examen, la mère et le fils, en situation régulière en France, a conduit plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite à dénoncer la « politique migratoire » du gouvernement.

Données personnelles qui ont fuité

Depuis plusieurs jours, Christophe Marchais ne cesse pourtant de mettre en garde : « Ne mélangeons pas tout. Faites attention à tous les bords de droite ou d’ailleurs qui s’approprient ce genre de chose », a-t-il déclaré au micro de RTL.

Sur les réseaux sociaux, des données personnelles du suspect et de ses parents sont partagées, a constaté l’AFP. Compte tenu de « pressions » et de la présence de « très jeunes enfants » au sein de cette famille, le préfet de l’Indre a assuré que « des moyens ont été mis en œuvre pour les sécuriser dès jeudi soir ».

Par ailleurs, à plusieurs centaines de kilomètres du drame, le préfet du Tarn a pris un arrêté d’interdiction de manifestation dimanche à Albi, un groupuscule d’extrême droite ayant annoncé un rassemblement en hommage à Matisse, et la branche locale du syndicat FSU ayant appelé à une contre-manifestation.

Environ 8 000 personnes, selon le préfet de l’Indre Thibault Lanxade, ont par ailleurs participé samedi à Châteauroux à une émouvante marche blanche en hommage au jeune Matisse.

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