DANS LA TOURMENTE APRèS DES PROPOS SUR LE RN, UNE BéNéVOLE DES RESTOS DU CœUR RéINTéGRéE

Colombe, une bénévole de 60 ans, affirme avoir été « poussée » à la démission par les Restos du cœur après des propos tenus lors d’une interview en marge d’un meeting du Rassemblement national (RN), le 1er mai 2024 à Perpignan. Ce lundi 5 mai, elle a été réintégrée par l’association.

Poussée vers la sortie, évincée ? Les versions divergent quant au sort de Colombe. Cette femme de 60 ans, bénévole aux Restos du cœur depuis 1990, assure avoir été « poussée » à démissionner après avoir tenu des propos sur le Rassemblement national (RN) au micro de TF1, le 1er mai 2024, en marge d’un meeting à Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Lundi 5 mai, elle a demandé sa réintégration au sein de l’association, par la voix de son avocat, Me Jérémy Kalfon. Une demande qui a été acceptée par les Restos du cœur pour « apaiser la situation ».

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Dans un communiqué, l’association rappelle que la neutralité politique « est un principe intangible des Restos » mais insiste sur le fait qu’ « aucune procédure d’exclusion n’a été engagée » et que la bénévole s’était « sentie poussée à démissionner ». « Les Restos restent attachés à leur indépendance, et au respect des grands principes qui régissent leur action depuis leur création », conclut le texte publié.

Des propos en marge d’un meeting du RN

Interrogée par le journaliste Paul Larrouturou pour TF1 Info , Colombe, en larmes, avait expliqué avoir du « mal à vivre » du RSA, avant d’ajouter : « Il n’y a pas de travail, pas d’usines […]. Ici on a un taux énorme du RN et on est tous en colère, on a tous du mal. »

Largement relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo avait fait réagir. Jusqu’aux Restos du cœur, qui l’auraient poussée vers la sortie, comme le révélait Le Figaro samedi. Selon le communiqué de son avocat, relayé par l’AFP, l’association l’accuse d’avoir rompu la neutralité politique imposée par la charte des bénévoles.

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Une démission « à contrecœur » pour son avocat

« Il s’agissait pour cette femme d’exprimer qu’au-delà de son cas personnel, elle pouvait constater beaucoup de pauvreté et de souffrance autour d’elle et que la solidarité était indispensable pour les surmonter », précise Me Jérémy Kalfon dans le communiqué, cité par Le Parisien .

Pour lui, Colombe aurait « déposé sa démission à contrecœur », après avoir reçu un appel d’une responsable locale, le 3 mai, qui lui aurait demandé de le faire. Sa cliente « se défend d’avoir commis toute faute, cette dernière n’a en effet aucune activité politique active, et n’a nullement dans ses propos associés l’image des Restos du Cœur aux positions ou à l’action du Rassemblement national ».

Pas d’exclusion enclenchée pour les Restos du cœur

Mais les Restos du cœur contestent cette version. L’association a assuré ce week-end à nos confrères du Figaro que « la personne a décidé de démissionner car elle n’apprécie pas les remarques qui lui ont été faites ».

« On lui a juste fait un rappel au règlement. […] Peut-être qu’elle s’est sentie poussée dehors. Et donc elle est partie. Il y a une procédure d’exclusion des bénévoles qui n’a pas du tout été enclenchée », affirme un responsable national, cité par TF1 Info.

De nombreuses réactions politiques

Le cas de Colombe avait en tout cas déclenché de nombreuses réactions de la part de la classe politique. « Toutes les Colombe du pays, nous ne devons pas les mépriser, mais les entendre, les comprendre », avait notamment souligné François Ruffin (LFI).

Sur RMC/BFMTV ce lundi, Marine Le Pen, la présidente du RN, a affirmé que les Restos du cœur « devraient avoir honte de leur comportement, pousser à la démission une femme pour avoir seulement exprimé le désarroi de millions de gens ».

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