"C’EST UNE TRAHISON": MENACéS DE DéLOCALISATION, LES SALARIéS DE MA FRANCE OCCUPENT LEUR USINE

A Aulnay-sous-Bois, les salariés de l'usine MA France, sous-traitant de Stellantis, redoutent une délocalisation de la production.

Les salariés de MA France, un sous-traitant de Stellantis qui fabrique notamment des châssis et des cabines pour le géant automobile, occupent leur usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) depuis 15 jours. L'entreprise est jugée pas assez rentable par Stellantis. Et les salariés redoutent désormais que la production soit délocalisée en Turquie. 400 emplois sont directement menacés. Un comité social et économique (CSE) extraordinaire est prévu ce jeudi matin pour faire le point sur la situation financière du site.

Dans cette usine, vaste comme un aéroport, plus rien ne tourne. Au milieu du parking, assis sur une chaise, Noël, agent qualité, pose le diagnostic.

“Ils nous ont annoncé un cancer sans traitement malheureusement, mais c’est à nous de choisir comment mourir dignement”, indique-t-il.

Une intervention de Bruno Le Maire espérée

Ce risque de délocalisation touche directement la fierté de ces 400 salariés, marqués au corps par leurs métiers. “On est sur la ferraille donc on peut se blesser à tout moment. On a des frères qui ont le dos qui est cassé, en compote. On a donné et ils le savent. On faisait en sorte que le travail et la qualité française restent là. C’est une trahison”, juge Yves, chef de ligne.

Du savoir-faire français que Stellantis ne juge plus assez compétitif et veut déplacer à terme en Turquie. Pour Abdel, élu CGT chez MA France, il faut que le gouvernement, et notamment Bruno Le Maire, intervienne.

"On aimerait voir un geste de bonne volonté, comme une participation aux négociations. Je pense qu’il a des réseaux de communication qui lui permettent d’accéder à ce genre de personnes”, affirme-t-il.

"Les grands doivent faire attention aux petits"

"Il faut que chacun joue le jeu, que les grands donneurs d’ordre, Renault, Stellantis, aient une attention beaucoup plus forte à leurs sous-traitants et à leur situation. Les grands doivent faire attention aux petits", a expliqué Bruno Le Maire ce jeudi sur RMC-BFMTV.

Si la négociation n'aboutit pas, les syndicats de MA France militent aussi pour que chaque salarié ait droit à une prime de départ et des garanties de reclassement.

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