JOEYSTARR PREND LA DéFENSE DE GéRARD DEPARDIEU : «ON A BRISé QUELQU’UN !»

En décembre dernier, «Complément d’enquête» a frappé un grand coup en diffusant sur France 2 un numéro inédit consacré à Gérard Depardieu . Le magazine présenté par Tristan Waleckx s’est intéressé aux différentes accusations visant le comédien. Pour étayer son propos, l’émission s’était procuré des rushs du documentaire réalisé par Yann Moix lors d’un voyage en Corée du Nord pour les 70 ans du régime, jamais diffusé publiquement.

Dans ceux-ci, on y voit le monstre sacré du cinéma français multiplier les blagues graveleuses au cours de ses échanges avec son interprète ou des hôtes officiels. «La prochaine fois, je lui ferai le baise-moule», glisse-t-il à ses compagnons de voyage alors qu'une jeune femme s'en va.

Dès le lendemain de la diffusion du magazine - qui a établi son deuxième record d’audience avec 1,52 million de téléspectateurs, soit 18,5 % de PDA -, plusieurs structures et institutions ont pris leur distance avec Gérard Depardieu. Ainsi, France Télévisions a déclaré réfléchir désormais à la diffusion de films dans lesquels l’acteur apparaît. La ministre de la Culture a annoncé l’ouverture d’une procédure disciplinaire en vue d’un éventuel retrait de sa Légion d’honneur. Ce à quoi s’est opposé Emmanuel Macron. Le musée Grévin a décidé de retirer sa statue de cire.

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Le 25 décembre, Le Figaro a publié la tribune «N’effacez pas Gérard Depardieu» signée par près d’une soixantaine de personnalités du milieu de la culture et dont certaines ont pris leurs distances dans les jours suivants, parmi lesquelles Clémentine Célarié . «Je suis impulsive, je me suis emportée et je le regrette douloureusement. Je me suis trompée. Je présente toutes mes excuses à celles et ceux que j'ai pu blesser, car je suis de tout mon cœur à leurs côtés. J'ai toujours voulu la paix et l'amour. […] Ma soif de liberté et de justice m'a toujours dicté qu'une personne devait être jugée avant d'être condamnée », a précisé la comédienne.

Cette dernière donnera, dès le 27 mai, la réplique à JoeyStarr dans Le Remplaçant. Lors du point presse de la série organisé début avril au siège de TF1, l’actrice n’a pas souhaité revenir sur sa participation et son retrait de cette tribune. «Ah je ne parle pas de ça !», nous répond-elle de but en blanc. «Je ne veux pas mettre de l’huile sur le feu», précise-t-elle seulement.

De son côté, le rappeur et acteur s’est montré plus loquace. «C’est horrible cette chasse aux sorcières !, déplore-t-il. On en est où là maintenant ? Ce traitement de l’info qui est fait sur une personne ou sur un sujet alors qu’il y a des gens qui meurent en République du Congo ou qu’on est encore sous le joug colonial aux Antilles... Je trouve que c’est nettement plus grave. Je ne dis pas que le sujet n’est pas grave - je ne me prononcerai pas -, mais j’ai trouvé ça horrible, surtout que c’est en suspens, on ne sait pas. Il n’empêche qu’on a brisé quelqu’un», ajoute-t-il. Et Clémentine Célarié d’acquiescer : «Absolument !».

Jugement en octobre 2024

Étonnamment, JoeyStarr, qui a donné la réplique à Gérard Depardieu dans La Marque des anges (2013) et Diane de Poitiers (2022), n’a pas signé la tribune. «Quand Clémentine m’en a parlé, je lui ai dit : “Je ne sais pas si ça va vous rendre service si je signe... avec mon cursus”, explique-t-il. En revanche, j’étais d’accord avec eux, je disais que c’est dément. Allez chez lui aussi, foutez-le sur un bûcher !», poursuit-il avant de transposer ces faits à sa propre expérience : «Je dis ça parce que j’y ai eu droit aussi, j’ai eu des heurts et je me suis retrouvé en Une du “20 heures” sur TF1 ou n’importe quelle chaîne pour un truc où je me disais : “Il ne se passe rien dans le monde ou quoi là les gars ?” On m’a fait passer pour quelqu’un qui battait les femmes alors que j’ai des cicatrices sur le visage qui prouvent que j’aime les emmerdeuses de compétition et que voilà, ça créé des frictions».

Placé en garde à vue le 29 avril à la suite du dépôt de deux plaintes pour des agressions sexuelles lors de tournages, Gérard Depardieu sera jugé en octobre 2024. «À l'issue de sa garde à vue au 3e district de police judiciaire, Gérard Depardieu s'est vu remettre une convocation devant le tribunal correctionnel [...] pour des agressions sexuelles susceptibles d'avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film Les volets verts», a précisé le parquet.

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