CE MéDICAMENT TRèS COURANT EST TOUJOURS EFFICACE 30 ANS APRèS LA DATE DE PéREMPTION, SELON UNE éTUDE UFC QUE CHOISIR

L’automne arrive et avec lui, des tas de petits microbes et autres virus. Sachez qu’il existe des gestes préventifs à intégrer au quotidien pour éviter d’attraper un rhume. Toutefois, il est toujours bon d’avoir quelques médicaments dans son armoire à pharmacie pour tenter d’éradiquer au plus vite les maux les plus courants, comme le mal de tête, par exemple.

Les médicaments à base de paracétamol ou d’ibuprofène se retrouvent dans presque tous les foyers français. Ils font partie des essentiels à emmener partout avec soi. D’ailleurs, qui n’a jamais trouvé une boîte périmée dans sa salle de bain ou sa trousse de toilette ? Eh bien, une enquête menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir révèle que vous pourriez encore vous soigner avec, plutôt que de la jeter.

UFC-Que Choisir s’est interrogée sur la pertinence des dates de péremption indiquées sur les boîtes par les laboratoires pharmaceutiques. Trente boîtes de paracétamol et d'ibuprofène périmées ont été analysées, et les résultats sont édifiants. Dans 80 % des cas, les médicaments contenaient encore suffisamment de substance active pour conserver leurs vertus thérapeutiques. Parmi les 30 échantillons, certains affichaient même une date de péremption remontant à 1992. Pourtant, les comprimés contenaient encore 100 % de la substance active. Plus de 30 ans après !

Ces constats posent de sérieuses questions sur la façon dont sont déterminées les dates de péremption. Jeter des médicaments encore efficaces a des conséquences majeures sur de nombreux plans. D’un point de vue financier, cela engendre des coûts inutiles pour les patients, qui doivent acheter de nouvelles boîtes alors que les anciennes sont encore viables. Cela impacte aussi le système de santé, particulièrement pour les médicaments prescrits, dont le renouvellement rapide représente un poids financier pour l’Assurance maladie. Les hôpitaux et pharmacies sont également concernés, car ils doivent fréquemment renouveler leur stock (souvent à tort, donc).

En parallèle, cela impacte aussi l’environnement. Selon une enquête de Cyclamed, 40 % des Français ne rapportent pas leurs médicaments périmés ou non utilisés en pharmacie. Un manque de recyclage amplifié par des dates de péremption absurdes, qui contribue à la pollution et au gaspillage des ressources. Enfin, sur le plan sanitaire, jeter des médicaments encore valides augmente artificiellement la demande et peut aggraver les pénuries. Cela est particulièrement dérangeant pour des médicaments essentiels comme le paracétamol, qui a déjà fait face à des tensions d'approvisionnement, récemment.

Au-delà de tout cela, UFC-Que Choisir pointe du doigt un cadre réglementaire qui pourrait être amélioré. En France, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) impose des critères stricts pour évaluer l’efficacité des médicaments. Pour être considérés comme valables, ils doivent contenir au moins 95 % de la substance active. Ces critères sont plus exigeants que ceux appliqués par d'autres pays, comme les États-Unis, par exemple. Pourtant, la majorité des médicaments testés par UFC-Que Choisir respectaient encore les normes françaises. L’association plaide donc pour une révision de ces pratiques et de la durée de validité des médicaments pour éviter un gaspillage inutile. Elle propose également de promouvoir des mesures simples, comme la distribution à l’unité des médicaments ou la réduction des prescriptions excessives.

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