BUDGET: LA TERRIBLE ADDITION DES ANNéES MACRON

Pendant que l'un, Emmanuel Macron, patine sur la désignation d'un Premier ministre; l'autre, Edouard Philippe, décide d'accélérer dans la course à l'Elysée. "Je serai candidat à la prochaine élection présidentielle", a sobrement indiqué le maire du Havre mardi 3 septembre en soirée à nos confrères du Point.

Sur les finances publiques qui inquiètent en cette rentrée, il prévient: "Nous sommes au bord de la falaise. (...) nous risquons l'accident majeur". L'ancien Premier ministre indique qu’on ne s'en sortira pas en rabotant, "mais en transformant radicalement des pans entiers de l'action publique". Il faudra aussi "travailler plus longtemps" car "notre démographie condamne notre système de retraite et peut-être même de protection sociale".  

Tout cela est vrai mais, c'est un peu court 

Il faudra un discours autrement plus musclé pour contrer l'inquiétante dérive des comptes publics, qui pourrait mener l’Hexagone à plus de 6% de déficit en fin de mandat, contre moins de 3% prévus à l'origine.

Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, il faudra tirer beaucoup plus clairement les leçons des années Macron, ce que le maire du Havre n’ose faire encore. 

Car contrairement à la thèse que défend le Nouveau Front populaire, ce n’est pas la baisse des dépenses qui est en train de faire partir le déficit dans le décor, mais leur incroyable hausse depuis la crise des Gilets jaunes. Edouard Philippe était alors Premier ministre.

"Keynésien sous stéroïdes"

Il faut garder à l'esprit qu’entre 2017 et 2022, Emmanuel Macron a augmenté les dépenses de l’État cinq fois plus vite que Nicolas Sarkozy ou François Hollande avant lui, "à la vitesse d'un keynésien sous stéroïdes", avait cinglé le sénateur de l'Allier, Claude Malhuret.

On peut prétexter la crise du Covid pour expliquer cette débauche de moyens. Sauf que loin de calmer les choses après sa réélection en 2022, Emmanuel Macron a accéléré. En 2023, il a même dépensé 60 milliards de plus que les 432 milliards prévus en loi de finances initiale. C'est le double de l'augmentation des dépenses sur l'ensemble du quinquennat de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande. En un an.

Depuis les Gilets jaunes, le choix a été fait par le PR d’arroser le citoyen partout et tout le temps. “Pour le protéger”, parait-il. Contre le Covid – c’était justifié – puis contre la hausse du coût de l’énergie - ça l’était déjà un peu moins -, puis contre la hausse du coût de la vie en multipliant les chèques comme des petits pains – c'était n’importe quoi. 

Il faut toujours garder en tête qu’il n’y a pas de “free lunch” comme le disait le Nobel d'économie Milton Friedman.

Ce que le consommateur ne paye pas, le contribuable finit toujours par le régler.

L'heure de la facture a sonné. Elle s’annonce salée. 

2024-09-04T08:17:56Z dg43tfdfdgfd