DANS LE CABINET BARNIER, UN CONSEILLER CHARGé DU PôLE «SéCURITé, JUSTICE ET SéCURITé» QUI FAIT «FRéMIR» LES SYNDICATS DE MAGISTRAT

Bien que l’annonce de la composition du gouvernement peine à arriver, les coulisses de Matignon s’activent. Le journal officiel du lundi 16 septembre révélait en partie la composition du cabinet de Michel Barnier. Un cabinet recyclant en partie ceux de ses prédécesseurs, comme le remarquait notre newsletter politique Chez Pol. Mais c’est un nouveau nom qui a alerté le Syndicat de la magistrature. Celui de l’ancien préfet de l’Eure Simon Babre, qui assurera la supervision du pôle «sécurité, justice, immigration», signant la disparition du conseiller en charge de la justice.

«Tout un monde… qui assume désormais un désintérêt explicité pour la justice et la séparation des pouvoirs», s’est inquiété le syndicat dans un communiqué sur X, commentant un intitulé «qui a de quoi faire frémir». La veille, l’Union syndicale des magistrats (USM) y voyait «un très mauvais signal en termes d’indépendance de l’autorité judiciaire». Le syndicat majoritaire parle même d’une «OPA administrative de la place Beauvau sur la place Vendôme». Manière de dire que le ministère de l’Intérieur marche sur les plates-bandes du ministère de la Justice.

Un conseiller issu des rangs de la police

Si l’unification «sécurité, justice, immigration» hérisse tant ces syndicats, on le doit aussi à l’identité du conseiller qui va en prendre la tête. Préfet depuis 2022, ancien chef de cabinet adjoint de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Simon Babre est l’ex-directeur des ressources et compétences de la police nationale. Ça sera donc un ancien préfet qui «adoubera, ou non, certains projets de nomination de procureurs» ou encore qui «validera les projets gouvernementaux de réformes du droit civil», alerte le communiqué du Syndicat de la magistrature, quand ce rôle était généralement donné à un magistrat.

Pour les deux organisations, cette nomination marque un manque de considération des sujets de justice. «Elle témoigne d’une dévaluation extrêmement inquiétante, au plus haut sommet de l’Etat, de l’autorité judiciaire, gravement réduite à être au service de l’ordre public et de la répression», conclut le Syndicat de la magistrature. Cette décision fait écho à l’une des propositions du candidat Michel Barnier à la primaire de la droite en 2021 pour l’élection présidentielle de 2022. L’ancien homme fort des négociations du Brexit proposait alors la création d’un ministère de la Sécurité nationale, réunissant celui de la Justice et celui de l’Intérieur. Une mesure qui résonne à nouveau aux oreilles des magistrats, qui s’y étaient déjà opposés à cette époque.

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