En Inde, les autorités craignent une épidémie du virus Nipah, qui avait tué 17 personnes en 2018, et ont mis en place des mesures de protection pour la contenir. Ce virus rare est très surveillé par l’OMS, qui craint la propagation d’une épidémie mondiale.
L’Inde a pris des mesures strictes dans l’État du Kerala, où la menace d’une épidémie de Nipah plane. Ce virus rare, transmis des animaux aux humains, est très surveillé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui estime qu’il pourrait provoquer une épidémie mondiale.
Quatre cas ont été confirmés et deux personnes sont décédées. Les autorités ont fermé certaines écoles et fait de larges campagnes de tests. La dernière vague de Nipah dans la région avait fait 17 morts en 2018. Voici ce que l’on sait sur cette maladie.
Lire aussi : Le dangereux virus Nipah de retour en Inde : un étudiant infecté
Qu’est-ce que le virus Nipah ?
La première épidémie de Nipah a été enregistrée en 1998. Le virus s’est répandu parmi les éleveurs de porcs en Malaisie. Il porte d’ailleurs le nom du village de ce pays d’Asie du Sud-Est où il a été découvert.
Nipah se transmet généralement aux humains par les animaux ou par des aliments contaminés, mais il peut également se transmettre directement entre humains.
Les symptômes comprennent une fièvre intense, des vomissements et une infection respiratoire, mais les cas graves peuvent se caractériser par des convulsions et une inflammation cérébrale entraînant un coma. La période d’incubation (le temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes) est estimée par l’OMS entre 4 et 14 jours. « Cependant, des périodes d’incubation plus longues, pouvant atteindre 45 jours, ont aussi été observées. » Il n’existe pas de vaccin contre le virus Nipah. Les patients connaissent un taux de mortalité compris entre 40 % et 75 %, selon l’OMS. Le seul traitement consiste à soulager les symptômes.
Combien de morts ont été recensés ?
La première épidémie de Nipah a tué plus de 100 personnes en Malaisie et entraîné l’abattage d’un million de porcs dans le but de contenir le virus. Elle s’est également propagée à Singapour, avec 11 cas et un décès parmi les travailleurs des abattoirs entrés en contact avec des porcs importés de Malaisie.
Depuis lors, la maladie a été principalement signalée au Bangladesh et en Inde, ces deux pays enregistrant leurs premières épidémies en 2001. Le Bangladesh a été le plus durement touché ces dernières années, avec plus de 100 personnes décédées du virus Nipah depuis 2001.
Deux épidémies en Inde ont tué plus de 50 personnes avant d’être placées sous contrôle.
Pourquoi les épidémies venant des animaux sont-elles de plus en plus fréquentes ?
Apparues il y a des milliers d’années, les zoonoses – maladies transmissibles des animaux aux humains – se sont multipliées au cours des 20 à 30 dernières années. Le développement des voyages internationaux leur a permis de se propager plus rapidement. En occupant des zones de plus en plus larges sur la planète, les humains contribuent également à la perturbation des écosystèmes et augmentent la probabilité de mutations virales aléatoires transmissibles aux humains, soulignent les experts.
L’agriculture industrielle augmente le risque de propagation d’agents pathogènes entre animaux tandis que la déforestation accroît les contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les humains.
En se mélangeant davantage, les espèces transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l’émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l’homme. Le changement climatique va pousser de nombreux animaux à fuir leurs écosystèmes vers des terres plus habitables, prévenait une étude publiée par la revue scientifique Nature en 2022.
Selon les estimations publiées dans la revue Science en 2018, il existerait 1,7 million de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux, dont 540 000 à 850 000 auraient la capacité d’infecter les humains.
2023-09-25T09:19:53Z dg43tfdfdgfd