PéRIPH à 50 KM/H à PARIS: VALéRIE PéCRESSE DEMANDE à ANNE HIDALGO DE "LâCHER LES COMPéTENCES"

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, critique ce mardi sur RMC le passage du périphérique de 70 km/h à 50 km/h. Une décision de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qu’elle ne peut pas contester en justice.

La région Ile-de-France ne se battra pas en justice contre la baisse de la limitation de vitesse sur le périphérique parisien, de 70 km/h à 50 km/h, qui entre progressivement en vigueur à partir de ce mardi 1er octobre. "Je ne le ferai pas parce qu’il s’agit de la compétence de la mairie de Paris, qui a la responsabilité du périphérique", confirme sur RMC, Valérie Pécresse. Mais la présidente de la région dénonce quand même une mesure "socialement injuste et écologiquement inefficace".

"J’essaye de me battre avec mes moyens, explique-t-elle. Cette mesure touche quasi uniquement les travailleurs de la nuit et du petit matin. Dans la journée, sur le périphérique, on roule à 36 km/h en moyenne. Ceux qui roulent à 70 km/h, ce sont ceux qui roulent la nuit. On va les pénaliser, les priver de précieuses minutes de sommeil, jusqu’à 12 minutes de sommeil pour ceux qui font un demi-tour de périph. C’est socialement injuste et écologiquement inefficace parce que ça n’a pas d’impact sur la pollution de l’air. Quant au bruit, ça va le baisser de 2 décibels en moyenne. Alors que si la mairie saisissait la main de la région, elle pourrait couvrir le périphérique d’enrobé phonique, un revêtement qui ferait baisser le bruit jusqu’à 7 décibels."

Des propositions de la région "balayées" par la mairie

La région Ile-de-France propose ainsi à la mairie de faire 50-50 sur le coût des travaux pour changer le revêtement du périphérique. "La vraie amélioration du bruit pour les riverains, elle nécessiterait de mettre la main à la poche, d’avoir de l’argent, souligne Valérie Pécresse. Ça coûterait 30 millions. La région est prête à en prendre la moitié à sa charge, 15 millions. Et il nous semble juste que la mairie de Paris paye le reste. Mais le vrai problème, c’est que pour ça, il faudrait avoir une collectivité bien gérée, qui ait les moyens de mettre ces enrobés derniers cris sur le périphérique. Visiblement, cet argent, la mairie ne l’a pas. Et c’est pour ça qu’elle va sur une mesure qui est punitive et qui va être très durement ressentie par tous ces travailleurs en horaires décalés."

"Les propositions ont été littéralement balayées, ajoute la présidente de la région. Si la mairie de Paris n’a pas les moyens d’entretenir correctement le périphérique, de construire des murs anti-bruit, de mettre des revêtements phoniques qui soulageraient les habitants, qu’elle lâche les compétences. La région est prête à reprendre la compétence du périphérique, ou Ile-de-France Mobilités. Ça me parait logique pour qu’on puisse agir pour que ces routes soient plus agréables à vivre."

"Vraie différence de philosophie" avec Anne Hidalgo

Valérie Pécresse promet de mettre en place un "baromètre du périphérique parisien pour donner aux Franciliens, dès la fin du mois d’octobre, en toute transparence, toutes les données sur le périphérique", comme la pollution, le bruit, la congestion, la vitesse… "Il y a aujourd’hui la baisse de la vitesse mais en janvier, la mairie de Paris a prévu de supprimer une voie du périphérique pour n’y faire rouler que du covoiturage et des taxis, rappelle l’élue LR. Je peux vous dire qu’il n’y aura jamais un bus sur cette voie, parce que, qui va aller prendre le bus sur la voie de gauche du périphérique. En réalité, on va se retrouver avec un risque de thrombose aux portes de l’Ile-de-France. Si on a une congestion aux protes de Paris, on aura des reports sur l’A86, toutes les rues adjacentes du périphérique. Donc ces pauvres riverains qu’on veut protéger, on risque de les submerger de voitures."

"Nous avons une vraie différence de philosophie, la maire de Paris et moi, résume Valérie Pécresse. Moi, je lutte contre la pollution, le bruit, avec les mesures les plus efficaces possibles. La mairie de Paris, elle est dans une lutte contre la bagnole. Mais les voitures, quand elles sont silencieuses et non polluantes, quand elles sont électriques, pourquoi les interdire? Si vous allez à Shanghai, vous n’entendez plus de bruit et il n’y a plus de bruit parce que les voitures sont électriques."

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