UN HOMME EXéCUTé AU VIETNAM, CONDAMNé POUR LE VIOL ET LE MEURTRE D'UNE JEUNE FILLE DE 13 ANS

La communauté internationale avait appelé le gouvernement vietnamien à la clémence, soupçonnant des aveux sous la torture. L'homme a été exécuté vendredi.

Les appels à la clémence n'ont pas suffi. Le Vietnam a exécuté Le Van Manh, un homme de 42 ans condamné à mort de longue date, malgré de nombreux appels internationaux pour l'épargner, a annoncé samedi un avocat de la famille. En 2005, Le Van Manh avait été accusé de vol, ainsi que du viol et du meurtre d'une jeune fille de 13 ans dans la province de Thanh Hoa, dans le nord du pays.

Selon la Commission internationale de juristes, la CIJ - une organisation non gouvernementale -, la police avait obtenu sous la torture des aveux de Le Van Manh, qui ont servi à le condamner. L'homme s'était ensuite rétracté en déclarant que la police l'avait sévèrement battu.

La Cour suprême de Hanoï avait prononcé sa peine de mort lors d'un procès en appel en 2008. Selon le magazine The Vietnamese, au cours des audiences, Le Van Manh a clamé son innocence à plusieurs reprises et plaidé non coupable, soutenant que ses codétenus l'avaient à l'époque torturé pour le forcer à écrire la lettre d'aveux qui constitue la seule preuve à son encontre.

Exécuté 18 ans plus tard

Nguyen Ha Luan, un avocat qui a assisté la famille de l'homme pour demander au président vietnamien de bloquer l'exécution, a publié samedi son certificat de décès sur les réseaux sociaux.

"Selon les rapports et les lettres officielles, l'accusé Le Van Manh a été exécuté [...], la lettre d'avis d'exécution a été envoyée à la famille", a-t-il indiqué sur Facebook.

Le certificat de décès indique simplement "Le Van Manh né en 1982. Nationalité: Vietnamien. Décédé le 22 septembre 2023 à 8h45 dans la maison d'exécution de la police provinciale de Hoa Binh".

De "graves irrégularités"

En début de semaine, les missions diplomatiques basées au Vietnam de l'Union européenne, du Canada, de la Norvège et du Royaume-Uni avaient exhorté les autorités à faire preuve de clémence à l'égard du condamné.

"Nous nous opposons fermement à l'application de la peine capitale en tout temps et en toutes circonstances, car il s'agit d'un châtiment cruel, inhumain et dégradant qui ne peut jamais être justifié, et nous demandons au Vietnam d'adopter un moratoire sur toutes les exécutions", peut-on lire dans leur déclaration commune.

Amnesty International a jugé l'exécution "révoltante", alors que les autorités vietnamiennes "savaient que l'affaire Le Van Manh était entachée de graves irrégularités et de violations du droit à un procès équitable".

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