ÉTATS-UNIS - Dans l’histoire des élections présidentielles américaines, il est généralement admis que le débat entre les colistiers des deux principaux candidats a une influence relativement faible sur l’issue du scrutin.
Mais, Donald Trump ayant refusé d’affronter à nouveau Kamala Harris d’ici le 5 novembre, après leur unique débat du 10 septembre sur CNN, la joute oratoire de ce mardi 1er octobre entre le démocrate Tim Walz et le républicain J.D. Vance, où le Midwest sera au centre du jeu, pourrait bien se transformer - toutes proportions gardées - en une finale de campagne.
Le face-à-face, organisé à New York par la chaîne CBS, se tiendra à 21h (3h du matin en France). À la différence de CNN, CBS ne va pas couper les micros de l’un pendant que l’autre parle, permettant aux adversaires de se couper la parole.
Ce sera aussi pour chacun l’occasion de combler un réel déficit de notoriété, même si les noms « Harris Walz » et « Trump Vance » sont désormais systématiquement accolés sur les affiches électorales.
Ce débat pourra-t-il à ce point faire basculer le vote du 5 novembre dans un camp ou l’autre ? S’il est impossible de répondre à cette question, ce qui est sûr, c’est que le moindre avantage à glaner ici et là d’ici le vote sera crucial, tant Kamala Harris et Donald Trump restent au coude à coude dans les derniers sondages.
Des sondages spécifiques sur la place et la perception des colistiers donnent aussi un éclairage sur l’importance de ceux-ci dans cette campagne. Selon un sondage réalisé par Prolific pour le journal britannique The Independent et publié ce mardi 1er octobre, 56 % des Américains estiment ainsi que le candidat à la vice-présidence a un impact significatif sur l’ensemble du programme présidentiel. Ce chiffre passe à deux tiers chez les démocrates (49 % chez les républicains), qui accordent donc une grande importance au choix du vice-président.
« Les vice-présidents sont traditionnellement considérés comme des auxiliaires du candidat à la présidence lors des élections américaines, mais cette fois-ci, leur impact est plus important que d’habitude », commente Andrew Gordon, consultant principal en recherche chez Prolific, auprès du journal britannique.
Dans un autre sondage CBS News/YouGov publié le 30 septembre, Tim Walz prend l’avantage sur J.D. Vance, 49 % des sondés estimant le démocrate « plus taillé pour être président s’il le fallait », contre 44 % pour le républicain.
Il arrive aussi devant dans toutes ces catégories : « compétent » (57 %, contre 55 % pour Vance), « authentique » (52 %, contre 48 %), « qui dit la vérité » (49 %, contre 45 %) et « qui partage vos valeurs » (45 % contre 43 %).
Autre critère d’analyse qui peut montrer l’importance du débat de cette nuit : 43 % des sondés vont le regarder en direct en entier, 18 % vont en voir quelques extraits en direct, 27 % des moments résumés et seulement 12 % ne vont rien en regarder du tout.
Encore un autre sondage, d’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research publié le 27 septembre, montre que les sentiments négatifs à l’égard de J.D. Vance sont considérablement plus répandus que les opinions positives.
Environ la moitié des électeurs inscrits ont ainsi une opinion plutôt défavorable ou très défavorable du républicain, tandis qu’environ un quart d’entre eux ont une opinion plutôt favorable ou très favorable, et une proportion similaire n’en sait pas assez pour se prononcer.
Le démocrate est en revanche plus apprécié. Environ 3 électeurs sur 10 ont une opinion négative de Tim Walz, tandis qu’environ 4 sur 10 ont une opinion positive et environ 3 sur 10 ne savent pas assez pour le dire.
« Tim Walz pourrait arriver dans ce débat avec un avantage sur J.D. Vance », résume Christopher Lawrence, professeur de sciences politiques à l’Université d’État de la Géorgie, dans le journal canadien Le Devoir. « Les démocrates semblent avoir été plus efficaces à dépeindre Vance comme un candidat “bizarre” et à souligner ses incohérences. Les coups portés par les républicains sur Tim Walz, notamment sur des exagérations sur son passé militaire et sur ses activités en Chine, ont eu moins d’écho auprès du grand public. »
Enfin, rappelons qu’après le débat du 10 septembre, Kamala Harris, qui avait pris l’ascendant, avait légèrement accentué son avance sur Donald Trump dans les intentions de vote avec 47 % contre 42 %, selon un sondage Reuters/Ipsos. Un débat peut en cacher un autre.
À voir également sur Le HuffPost :
2024-10-01T16:15:16Z dg43tfdfdgfd