En Italie, les agressions dirigées contre les enseignants ont augmenté de 110% depuis le début de l'année par rapport à 2023. Une situation qui vient de conduire le pays à relancer sa politique de redoublement des élèves mal élevés pour «ramener le respect», relate un article du Guardian.
L'idée émane de l'association nationale des directeurs scolaires (Associazione nazionale dirigenti pubblici, ANP) et a été intégrée au nouveau projet de loi sur l'éducation approuvé au Parlement italien mercredi 25 septembre. Désormais, les écoles détiennent le pouvoir de faire redoubler les élèves uniquement sur la base de leur comportement. Mais la mesure n'est pas neuve dans l'histoire de l'Italie.
Une politique des «notes de conduite» avait été introduite pour la première fois par le gouvernement fasciste de Benito Mussolini, en 1924. Elle était restée en vigueur jusqu'au milieu des années 1970, avant d'être supprimée dans les écoles primaires et dans les collèges à la suite de protestations d'élèves. Elle avait ensuite été modifiée d'année en année, avant d'être totalement supprimée des établissements scolaires en 2000.
La vice-présidente de la Chambre des députés et membre du Parti démocrate, Anna Ascani, a déclaré que la nouvelle mesure marquait surtout «un retour à une époque que nous préférerions oublier».
Désormais, les collégiens et les lycéens qui obtiendront une note de conduite inférieure ou égale à 5/10 devront redoubler, même si leur niveau scolaire est satisfaisant. Au lycée, un 6/10 en conduite ne sera pas suffisant pour passer en classe supérieure, les élèves devront passer une sorte de rattrapage, avec interrogations sur les grandes valeurs de la Constitution (l'équivalent de l'éducation civique en France).
Cerise sur le gâteau, ces notes de comportement auront également une grande influence sur l'examen final du second degré, appelé «Esame di maturità». Le ministre de l'Éducation, Giuseppe Valditara, a déclaré: «La réforme des notes de conduite rétablit l'importance de la responsabilité individuelle et l'autorité des enseignants». Quant à Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement d'extrême droite italien, elle a déjà déclaré que ce changement «ramènerait le respect» dans les écoles.
En parallèle des notes, des amendes ont été mises en place, allant de 500 à 10.000 euros en cas d'agressions ou de violences à l'encontre du personnel scolaire. Durant l'année, de nombreux enseignants ont dû recevoir des soins médicaux à la suite d'agressions physiques. Si certaines émanaient d'élèves (notamment à cause de conflits liés à l'utilisation des téléphones en classe), d'autres ont été le fait directement de parents d'élèves mécontents.
Le président de l'ANP Antonello Giannelli, s'est réjouit de l'adoption de cette mesure, qui constitue selon lui «un pas en avant»: «Nous avons eu connaissance de nombreux cas d'indiscipline et de comportement anormal, il est juste que les élèves soient appelés à réfléchir sur les conséquences de leurs actes.» A contrario, Tommaso Martelli, coordinateur d'un syndicat étudiant national, estime que cette mesure vise à «renforcer une culture autoritaire et punitive»: «La possibilité d'être renvoyé à cause de notes de conduite ajoute un outil répressif supplémentaire dans nos établissements.»
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