SEOUL, 25 sept. (Yonhap) -- Dans le cadre des enquêtes sur une affaire de corruption en lien avec un projet immobilier et un transfert d'argent illégal vers Pyongyang, le chef du Parti démocrate (PD), Lee Jae-myung, comparaîtra demain à la Cour centrale du district de Séoul pour une audience à l'issue de laquelle il pourrait être mis en détention à la demande du Parquet. Jeudi dernier, une motion autorisant l'éventuelle arrestation de Lee a été adoptée à l'Assemblée nationale avec 149 voix pour et 136 contre.
Ce résultat montre qu'au moins 29 députés du PD, principale formation de l'opposition, auraient choisi d'aller à l'encontre de leur chef, ce qui provoque aujourd'hui le retour des tensions au sein du parti entre les proches de Lee et ses opposants. Les élus jugés proches de Lee clament haut et fort que la Cour centrale devrait refuser cette demande de mise en détention au motif que les arguments avancés par le Parquet sont sans fondement.
«Si la loi, la justice, le sens commun et le principe sont encore vivants, alors cette demande doit être rejetée (par la Cour centrale)», a noté Park Chan-dae, membre du Conseil suprême du PD. «Les allégations présentées par le Parquent manquent cruellement de fondement puisqu'il n'existe aucun risque de fuite ou de destruction de preuves.» Une autre députée membre du Conseil, Seo Young-kyo, a même évoqué l'éventualité que des sanctions soient prises contre les élus qui ont voté en faveur de la motion, affirmant qu'«il est inévitable d'élaborer des procédure adaptées pour traiter des actions qui nuisent au parti.»
Face à ces critiques qui deviennent de plus en plus virulentes, Cho Eung-chon, député du PD, a indiqué dans une émission radiophonique ce lundi matin que «Lee aurait dû clarifier pourquoi il voulait revenir sur sa décision (d'abandonner son privilège d'immunité parlementaire), dont il avait pourtant fait part lors d'un discours devant les députés en juin dernier». Cho a insisté sur le fait qu'avec le passage de la motion d'arrestation ainsi que la comparution de Lee devant le tribunal, le PD devrait pouvoir se débarrasser de son image de «gilet pare-balle».
Certains observateurs commencent à dire que le groupe de députés du PD qui a voté pour autoriser la comparution de leur chef à la Cour centrale pourrait finir par quitter le parti face à la pression massive, étant donné que la majorité des voix au sein du parti demande la protection de Lee. Alors certains pronostiquent d'ores-et-déjà la possibilité d'une scission du parti, le député Cho a souligné qu'un «regain de la crédibilité du PD auprès de la population serait primordial afin de mieux contrer l'administration Yoon et le parti au pouvoir.»
Le Parquet accuse Lee d'avoir abusé de son autorité en offrant des traitements de faveur à un promoteur immobilier dans un projet de construction d'appartements dans le quartier de Baekhyeon à Seongnam, au sud de Séoul, entre 2014 et 2015, à l'époque où il était maire de cette ville. Il est également soupçonné d'avoir demandé au groupe Ssangbangwool, un fabriquant de sous-vêtements, de transférer illégalement 8 millions de dollars à la Corée du Nord entre 2019 et 2020, à l'époque où il était gouverneur de la province du Gyeonggi, dans le but de faciliter sa possible visite au Nord et contribuer à un projet de fermes intelligentes entre la province qu'il administrait et Pyongyang.
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