Dimanche, une quinzaine d’individus cagoulés et armés ont débarqué dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux. S’il n’y a eu ni blessés ni dégradations sérieuses, l’opposition s’est saisie de l’affaire pour demander l’armement de la police municipale
trafic de drogues - Dimanche, une quinzaine d’individus cagoulés et armés ont débarqué dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux. S’il n’y a eu ni blessés ni dégradations sérieuses, l’opposition s’est saisie de l’affaire pour demander l’armement de la police municipaleDimanche en fin de journée, la place Meynard et la rue des Faures, dans le quartier Saint-Michel, à Bordeaux, ont été traversées par une quinzaine d’individus cagoulés et armés (matraques et armes blanches). Ce déferlement a provoqué un mouvement de panique chez les clients des terrasses qui profitaient d’un moment de détente.
Résultat des courses : « Une onde de choc et beaucoup d’émotion, c’est tout à fait compréhensible, mais heureusement pas d’agressions ni de dégâts matériels », commente auprès de 20 Minutes Marc Etcheverry, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la sécurité, qui s’est rendu sur place ce lundi. L’opposition de droite n’a pas tardé à faire entendre sa voix pour déceler à l’unisson dans cet incident le symptôme d’une « insécurité grandissante » dans la ville de l’écologiste Pierre Hurmic.
Cette traversée était « très certainement liée à des affrontements entre dealers de différents quartiers », ajoute l’élu, sous réserve des investigations menées par la police nationale, sous l’autorité du parquet. Ce mardi, une enquête des chefs d’association de malfaiteurs et de participation à un attroupement en vue de commettre des violences avec arme a été ouverte, rapporte à 20 Minutes le parquet de Bordeaux. La division de la criminalité territoriale (DCT) et l’office anticybercriminalité (Ofac) ont été saisis.
« Plutôt que ce phénomène très circonscrit dans le temps et exceptionnel, ce qui préoccupe la mairie, pointe Marc Etcheverry, c’est ce qui se passe avec ce deal de rue, rue des Faures et sur le bas du cours Victor-Hugo et qui est bien ancré maintenant. » Consciente du problème, la ville est à la manœuvre « depuis de longs mois » sur ces secteurs très localisés (deux à trois rues) où elle veut « remettre du bleu ». C’est aussi le sens de sa demande auprès de l’Etat d’une compagnie de CRS à temps plein, pour réoccuper l’espace public.
« La situation à Bordeaux se dégrade de façon continue depuis 2020, toujours sous-estimée par Pierre Hurmic. Il est urgent de prendre la mesure du problème et de donner enfin les moyens humains et matériels à notre police municipale », a réagi Thomas Cazenave, chef de file de Renouveau Bordeaux et candidat macroniste probable aux prochaines municipales.
« L’instrumentalisation de ce fait divers et de ce sujet par l’opposition de droite est indécente, car on sait très bien qu’il y a du trafic de drogue sur cette zone depuis longtemps », rétorque l’adjoint à la sécurité. A l’image de ce qui se passe dans d’autres villes de France, les dealers autrefois discrets s’approprient des pans de l’espace public et « génèrent un sentiment d’insécurité et parfois des faits de violence », ajoute-t-il.
Pour Fabien Robert (Modem) qui n’hésite pas à parler de « l’établissement de zones de non-droit » et Nicolas Florian (LR) pour qui la majorité manque de « fermeté », la réponse adaptée consiste à armer la police municipale. Fabien Robert propose « un référendum local pour armer la police municipale, une demande des policiers et une impérieuse nécessité ».
Pour Marc Etcheverry, depuis quinze ans, le volet sécurité a évolué, en lien avec l’attractivité grandissante du « Bordeaux millionnaire de Juppé », qui a eu « des bons et des mauvais côtés ». Si la capitale girondine a été très préservée, elle a « récupéré la place qui est celle de la cinquième métropole de France, estime-t-il. On est rentrés dans le rang, il ne faut pas pour autant céder aux sirènes de la panique. »