RN : DES TENSIONS AUTOUR DU CAS DE LA COCARDE

L’initiative l’a fait dégoupiller. Dimanche 21 mai, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Dominique Venner – un intellectuel radical-racialiste suicidé dans Notre-Dame-de-Paris en 2013 pour protester contre, selon sa lettre posthume, «le crime visant au remplacement de nos populations» –, le syndicat étudiant la Cocarde a décidé de publier un hommage sur ses réseaux : «L’héritage qu’il nous laisse doit nous pousser quotidiennement à nous engager pour notre identité !» Numéro 2 du groupe RN à l’Assemblée, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy a chargé Pierre Charron, l’un des fondateurs de ce syndicat, de rappeler à l’ordre cet organe qui fournit bon nombre de collaborateurs parlementaires et même le président du mouvement jeune lepéniste (le RNJ), Pierre-Romain Thionnet.

«Ne cherchez pas une grille idéologique derrière tout cela»

Charron s’irrite dans la boucle des chefs «cocardiers» de ce qu’il perçoit comme une dérive identitaire et dénonce en vrac «les nominations de responsables dont les réseaux sociaux publics à eux seuls devraient suffire à [les] exclure, les images […] de tenues connotées, de rencontres bilatérales avec des mouvements anti-républicains»… Le reproche vaut aussi pour le RNJ qui a notamment laissé s’introduire des membres du GUD dans ses apéros militants. Les «cocardiers» s’accordent pour devenir plus marino-compatible – soit parler moins de politique et plus d’université. «Avoir une image plus institutionnelle, résume son président, Vianney Vonderscher, par ailleurs assistant au Parlement européen. D’autant plus qu’on est dans le viseur en ce moment : des colloques sont interdits [celui de l’Institut Iliade, identitaire, fondé à la demande de Venner, ndlr]. LFI demande notre dissolution, et qu’on est visés parce qu’au sein du RN, des mecs se tapent dessus.»

De fait, depuis plusieurs semaines, Pierre-Romain Thionnet, proche de Jordan Bardella, concentre les griefs de ceux qui en veulent au jeune président du RN. «Les gens l’attaquent car ils n’ont pas le courage de le faire frontalement avec Jordan. Des gens qui souhaitent casser sa complémentarité avec Marine», s’agace un soutien de Bardella, visant surtout Sébastien Chenu, le vice-président de l’Assemblée, coupable, selon lui, de chercher à affaiblir le protégé de Le Pen. «Jordan a montré lors du congrès qu’il savait agir avec autorité lorsque c’était nécessaire, il faudrait que ceux qui s’adonnent à tout cela s’en souviennent, prévient le même. Ne cherchez pas une grille idéologique derrière tout cela, c’est de la jalousie car ils ne jouent pas dans la même cour.» Dominique Venner, un prétexte ? Après sa mort, en 2013, Marine Le Pen n’avait en tout cas pas semblé gênée de témoigner son «respect» pour l’homme qui par son suicide avait «tenté de réveiller le peuple français».

2023-05-26T04:38:49Z dg43tfdfdgfd